Forum: French
Topic: quelle formation pour devenir traductrice
Poster: Paul VALET
Post title: Connaissez bien vos motivations, d'une part, et le métier, d'autre part
[quote] (...)
J'éprouve juste à ce stade de ma vie professionnelle le besoin d'évoluer et peut-être de changer. Je n'ai pas l'intention de quitter l'éducation nationale sans avoir la certitude d'aimer la traduction et de pouvoir en vivre.
Pourquoi pas essayer de mener les deux de fronts pour commencer puis aviser ensuite?
Encore faut-il savoir comment démarcher.
(...)[/quote]
Je crois que l'essentiel est d'être motivé pour un métier, mais encore faut-il en avoir une connaissance exacte.
Le métier de traducteur n'a rien à voir avec celui de prof. Un prof doit être extraverti et faire son "show" tous les jours, sur estrade. Il est le patron dans sa classe, du moins pour sa hiérarchie. Il domine (normalement) des élèves qui lui sont inférieurs sur divers points. Il est défendu par des syndicats. Ses conditions financières restent correctes et stables, en France. Dernièrement, je lisais qu'une enquête avait permis de déterminer que chaque prof interviewé se jugeait meilleur que tous ses collègues du même établissement...
A côté de ses bons côtés (indépendance, liberté d'organisation de son temps...), la traduction présente certaines difficultés spécifiques. en voici quelques unes.
C'est un métier solitaire (en tant qu'indépendant). Il exige de rester assis des heures (sauf pour ceux qui dictent), devant des textes qui ne sont pas toujours intéressants, et un écran itou. Par conséquent, beaucoup de traducteurs ont eu, ont ou auront mal au dos. On y a affaire à des gens qui peuvent nous juger : les clients. On y est payé aux pièces. La rémunération peut évoluer dans tous les sens, selon la conjoncture et le désir des clients ; il n'est pas rare qu'il faille faire le marchand de tapis à ce sujet. La reconnaissance y est rare; vos clients exigent souvent de vous que vous restiez un inconnu, du moins dans la traduction technique et pour ce qui concerne les textes que vous avez traduits pour eux.
En plus de la traduction proprement dite, il faut passer un certain temps en travaux et démarches pour répondre à des obligations administratives d'indépendant.
C'est un métier très exigeant, et peu gratifiant socialement.
[Modifié le 2013-12-21 20:43 GMT]
Topic: quelle formation pour devenir traductrice
Poster: Paul VALET
Post title: Connaissez bien vos motivations, d'une part, et le métier, d'autre part
[quote] (...)
J'éprouve juste à ce stade de ma vie professionnelle le besoin d'évoluer et peut-être de changer. Je n'ai pas l'intention de quitter l'éducation nationale sans avoir la certitude d'aimer la traduction et de pouvoir en vivre.
Pourquoi pas essayer de mener les deux de fronts pour commencer puis aviser ensuite?
Encore faut-il savoir comment démarcher.
(...)[/quote]
Je crois que l'essentiel est d'être motivé pour un métier, mais encore faut-il en avoir une connaissance exacte.
Le métier de traducteur n'a rien à voir avec celui de prof. Un prof doit être extraverti et faire son "show" tous les jours, sur estrade. Il est le patron dans sa classe, du moins pour sa hiérarchie. Il domine (normalement) des élèves qui lui sont inférieurs sur divers points. Il est défendu par des syndicats. Ses conditions financières restent correctes et stables, en France. Dernièrement, je lisais qu'une enquête avait permis de déterminer que chaque prof interviewé se jugeait meilleur que tous ses collègues du même établissement...
A côté de ses bons côtés (indépendance, liberté d'organisation de son temps...), la traduction présente certaines difficultés spécifiques. en voici quelques unes.
C'est un métier solitaire (en tant qu'indépendant). Il exige de rester assis des heures (sauf pour ceux qui dictent), devant des textes qui ne sont pas toujours intéressants, et un écran itou. Par conséquent, beaucoup de traducteurs ont eu, ont ou auront mal au dos. On y a affaire à des gens qui peuvent nous juger : les clients. On y est payé aux pièces. La rémunération peut évoluer dans tous les sens, selon la conjoncture et le désir des clients ; il n'est pas rare qu'il faille faire le marchand de tapis à ce sujet. La reconnaissance y est rare; vos clients exigent souvent de vous que vous restiez un inconnu, du moins dans la traduction technique et pour ce qui concerne les textes que vous avez traduits pour eux.
En plus de la traduction proprement dite, il faut passer un certain temps en travaux et démarches pour répondre à des obligations administratives d'indépendant.
C'est un métier très exigeant, et peu gratifiant socialement.
[Modifié le 2013-12-21 20:43 GMT]