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Des changements en perspective pour les auto-entrepreneurs en France | Affligeant

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Forum: French
Topic: Des changements en perspective pour les auto-entrepreneurs en France
Poster: Sophie Dzhygir
Post title: Affligeant

Le festival d'informations erronées...

Point par point :

- Christine, je ne vois pas pourquoi les traducteurs n'auraient plus de dignité sans l'autoentrepreneur... Et ils faisaient comment, avant 2009 ? :lol: Pour infos, il existe plein d'autres statuts que l'AE, qui marchent très bien et qui sont tout à fait dignes.

- Paul a raison, les comptables n'ont rien à faire dans cette histoire, il n'y a absolument pas besoin de comptable pour être en EI au réel.

- "réduira encore plus le revenu dégagé par des traducteurs qui, pour diverses raisons, ne pourront pas augmenter leur chiffre d'affaires" : j'avoue ne pas comprendre du tout... C'est justement en AE que le chiffre d'affaires est plafonné, en EI au réel il n'y a aucune limite, donc on peut augmenter son CA tant qu'on veut.

- "je règle plus de cotisations sociales qu'un médecin" : Bruno, tu parles de quoi ? De valeur, de pourcentage ? Je voudrais bien voir sur quoi tu te bases ! ;)

- "Concernant la concurrence déloyale...je ne vois pas...la plupart des autoentreprises exerce leurs activités dans des domaines spécifiques nécessitant peu de moyens...aucune concurrence avec les artisans !!!" : là, c'est moi qui ne voit pas : quel rapport avec les moyens ? Et quel rapport avec les artisans ?

- "Les professionnels libéraux en régime classique paient environ 50% de leurs recettes en charges sociales et fiscales" : ah non, Paul, il y a erreur. Andrea l'a bien expliqué. On dit (d'une manière générale) qu'il faut garder environ 50% de son CA pour les charges. Mais cela inclut les frais professionnels en plus des cotisations sociales et des impôts (ces derniers n'étant calculés que sur le bénéfice et non sur le CA comme l'a très justement rappelé Andrea). Pour ma part, frais, cotisations, impôts et même impôt sur le revenu constituent moins de 50% de mon CA (j'avais publié les chiffres il n'y a pas très longtemps sur un autre sujet de ce forum).

- "Pour conclure, l'autoentrentreprise est [b]spécifiquement crée pour les traducteurs[/b], entre autres"
"Le plus étonnant soit que des confrères travaillant dans le même secteur attaquent un statut qui a été, par la droite (en plus !), [b]créé à leur intention[/b]" : Bruno, mais d'où sort de telles affirmations ? Tu accuses Paul de ne pas fonder ses propos, mais franchement, ça, c'est tout aussi fantaisiste !!!

- "la TVA n'est même pas en jeu car à quoi cela servirait-il d'imposer une TVA sur des CA beaucoup moins importants que ceux d'un artisan" : à nouveau, je ne vois pas du tout ce que les artisans viennent faire là-dedans... Mais même sans ça : quel est le rapport entre le montant du CA et la pertinence de la TVA ? Personnellement, je pense que l'argument de la TVA est faible pour notre profession, mais pour une tout autre raison, à savoir la nature de notre clientèle et non pas le montant des CA.

- "personnellement je connais peu d'autoentreprises facturant entre 5.000 et 10.000 Euros de CA par mois" : bah, c'est impossible : si tu factures 5000 euros tous les mois, tu ne [b]peux pas[/b] être autoentrepreneur car tu dépasses le plafond.

- "Etre un AE est très contraignant en terme de locaux et de fonds propres" : tu peux développer, Bruno ? De quels locaux et de quels fonds propres a-t-on donc besoin pour démarrer en AE en tant que traducteur ? Et en quoi est-ce tellement plus lourd pour un AE que pour un EI au réel ???

Personnellement, voici les aspects que je trouve problématiques (ou pas tant que ça) dans le statut AE :

1/ la TVA : oui et non. C'est un problème dès lors que la clientèle est constituée de particuliers. Mais ce n'est que rarement le cas dans notre profession. Donc, je comprends que les artisans et commerçants râlent sur ce point, mais c'est tout à fait marginal dans notre profession.

2/ la CFE : les sommes en jeu ne sont pas élevées et les AE sont désormais imposables au bout de la troisième année, alors je trouve aussi que cet argument ne parle pas vraiment contre le statut. C'est un mini-avantage, mais vraiment mini, plutôt un coup de pouce au démarrage que je trouve tout à fait acceptable, au même titre que l'ACCRE ou d'autres aides qui peuvent exister.

3/ les cotisations : en pourcentage, les AE ne paient pas moins que les autres, ce serait même plutôt le contraire comme je l'ai appris en même temps qu'Andrea lors d'une récente formation, et comme Sheila le confirme avec sa propre expérience. Le problème, ce n'est pas le pourcentage, mais la valeur. Comme le CA est faible, les cotisations, quand bien même élevées en pourcentage, restent faibles en valeur. Or, le problème, c'est que de l'autre côté, les prestations sociales, médicales, ou les pensions de retraite, on les touches bien en valeur et non pas en pourcentages ! Donc, si tout le monde cotise des cacahuètes, même à un taux élevé, à la fin il n'y aura pas de quoi indemniser tout le monde. Le problème ne se pose pas trop pour la retraite, car les AE cotisent moins mais toucheront aussi moins. Par contre, il se pose pour la maladie et le social, car quel que soit le montant de cotisation, on est tous indemnisés pareil.
A propos, je réponds à Sheila : "Personnellement, quand j'étais en AE, je ne payais jamais moins de [b]600€ de cotisations par trimestre[/b], souvent beaucoup plus. C'est vraiment déloyal, cela?" : pas déloyal, mais très peu. Cette année, je paie [b]1500 € de cotisations par mois[/b]. ;)

4/ le plafond : c'est pour moi l'un des principaux problèmes du statut. Premièrement, pour ne pas dépasser le plafond, en travaillant à plein temps, il faut pratiquer des prix assez bas. Ce qui, pour le coup, tend à créer une concurrence déloyale vis-à-vis des autres statuts (même s'il faut bien reconnaître que les prix bas ne sont pas l'apanage des AE !) Deuxièmement, et le plus grave de tout à mes yeux : cela bouche l'horizon car cela encourage à ne pas développer son activité. Le revenu maximal qu'on peut atteindre en AE si on tire jusqu'au plafond est d'environ 2000 euros par mois. Question : est-ce que c'est un revenu satisfaisant pour notre niveau de qualification, de responsabilité, et pour certains, d'expérience ? MA réponse : non ! Dans aucun autre métier des professionnels ayant notre niveau de qualification se contentent de si peu. Et pour le coup, je ne comprends pas ceux d'entre vous qui font ici l'éloge du système britannique (ou autres) en le rapprochant de l'AE : pour autant que je sache, dans les pays anglo-saxons, on encourage l'esprit d'entreprise, la gagne, l'élévation sociale. Alors que l'AE, dans l'esprit, c'est tout le contraire : ne surtout pas croître, ne surtout pas gagner plus pour être sûr de ne pas dépasser le plafond. Avec même la garantie de gagner de moins en moins au fil du temps, puisque le plafond n'est pas indexé sur l'inflation !

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